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Migration des amphibiens

Chaque printemps, les différentes espèces d'amphibiens (grenouilles, crapauds, tritons) quittent leurs quartiers d'hiver pour gagner des points d'eau où ils se reproduiront. Durant ces migrations qui ont lieu par temps doux et pluvieux, ces animaux sont confrontés à de multiples obstacles dont les routes et les chemins. C'est là que par centaines ces animaux protégés et menacés de disparition se font écraser.

Chaque année en Suisse, plus de cent mille amphibiens sont sauvés grâce à des actions menées par des naturalistes bénévoles, souvent des enseignants et leurs élèves. Malgré cela, de nombreux tronçons de route demeurent fatals pour les amphibiens. Le centre de Coordination pour la Protection des Amphibiens et des Reptiles de Suisse (karch) recommande vivement aux conducteurs et conductrices d'éviter dans la mesure du possible les tronçons sensibles à cette période de l'année et d'emprunter d'autres routes de contournement, ou si ce n'est pas possible de rouler au pas (< 30 km/h). 

Petit film "Tumble Toads" de Petra Lohmann et Arianna de Angelis : roulez au pas (< 30 km/h) sur des passages avec des amphibiens en migration. 

Les amphibiens ont besoin de notre protection et de notre aide

Les premières observations d'hécatombes d'amphibiens sur les routes datent des années 1970. Petit à petit des groupes de sauveteurs se sont formés et la popularité de ces animaux a atteint un plus large public.

L'espace vital de la plupart des amphibiens comprend des quartiers d'hiver, des quartiers d'été et des sites de reproduction aquatiques. La distance qui sépare ces différents milieux est très variable d'une espèce ou d'une région à l'autre, passant de quelques dizaines de mètres à plusieurs kilomètres. C'est la migration printanière des adultes gagnant leur site de reproduction qui est la plus spectaculaire et la mieux synchronisée. La migration de retour vers les habitats terrestres est plus diluée dans le temps et celle des jeunes fraîchement métamorphosés, en juin et jusqu'en juillet, passe plus inaperçue aux yeux du public bien que l'on parle parfois de «pluie» de jeunes grenouilles. Chez la grenouille rousse, il arrive souvent que bon nombre d'animaux migrent en automne, de la fin août à début novembre, ces animaux recherchant des sites d'hivernage proches des étangs. Dans de tels cas et suivant le nombre d'animaux, il devient nécessaire de prendre des mesures pour éviter un massacre.

Les actions de sauvetage d'amphibiens

Depuis les années 1970, des actions de sauvetage d'amphibiens se sont organisées un peu partout en Suisse. Dès la mi-février, des barrières provisoires et des seaux enfoncés dans le sol pour piéger les amphibiens sont installés le long des tronçons de routes à problème. Tard le soir et tôt le matin, des bénévoles récupèrent les animaux tombés dans les seaux et les transportent de l'autre côté de la route. Suivant les conditions météorologiques, ces actions peuvent durer plusieurs semaines.
Localement, des installations fixes ont été construites sous la forme de petits tunnels permettant aux amphibiens de traverser la route sans risque. Malheureusement, ces installations ne fonctionnent pas toujours suffisamment bien et les populations d'amphibiens continuent parfois à régresser. La construction de tels ouvrages nécessite dans tous les cas la collaboration d'un spécialiste et une bonne connaissance des populations locales d'amphibiens. D'autre part, il n'est pas toujours possible de construire des tunnels; ces ouvrages peuvent coûter très cher, et suivant la topologie du terrain, ils sont difficilement réalisables. C'est ainsi qu'à bien des endroits les actions de sauvetages «légères» mais efficaces demeurent nécessaires.

Le centre de Coordination pour la Protection des Amphibiens et des Reptiles de Suisse (karch) a répertorié près de 1900 sites de migration où le conflit amphibiens et trafic existe. Quelques-uns sont équipés de tunnels, beaucoup font l'objet d'actions de sauvetages bénévoles, alors qu'ailleurs aucune mesure n'a encore été prise.
Environ 220 groupes de sauveteurs transmettent régulièrement leurs statistiques de captures au karch, et c'est sur cette base que l'on peut avancer le chiffre de 270'000 amphibiens sauvés chaque année par ces bénévoles.

Un grand merci à toutes les personnes qui participent aux actions de sauvetage!

Sites de migrations de batraciens en Suisse

Tous les sites connus de migration d’amphibiens en Suisse sont recensés sur notre banque de données. Vous pourriez trouver un site près de chez vous qui a encore besoin de bénévoles, ou explorer les statistiques. 

 

 Sites de migration des batraciens en Suisse