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Grenouille de Lataste

Rana latastei 

Grenouille de Lataste

La Grenouille de Lataste (© Mario Lippuner)

Fiche espèce

Statut de menace : vulnérable (VU)

Priorité nationale : modérée (4)

Caractéristiques :

  • Allure gracile
  • Pattes postérieures très longues
  • Pigmentation brunâtre, roussâtre, beige ou rarement grisâtre
  • Dessin peu marqués sur la face dorsale
  • Museau tronqué, incurvé à partir des narines
  • Champ temporal foncé, très visible
  • Pelotes nuptiales brun-noir chez le mâle
  • Bandes supralabiale claire s'interrompant brutalement sous l'oeil

Confusions possibles 
Grenouille agile
Grenouille rousse
Grenouilles vertes (surtout les juvéniles)

Chants d'amphibiens

Ajoutez votre observation

description

Description

La grenouille de Lataste Rana latastei (Boulenger, 1879) ressemble beaucoup à ses proches parentes, la grenouille agile et la grenouille rousse. Comme ces dernières, elle fait partie du groupe des grenouilles brunes. Son dos présente une couleur de base qui varie entre différents tons de brun et le beige ; certains individus peuvent avoir une teinte grisâtre, les femelles étant souvent de coloration rougeâtre. De fines taches foncées sont fréquemment présentes sur son dos, mais, contrairement à la grenouille rousse, il n’existe pas d’individus à plusieurs couleurs. La face ventrale est blanchâtre, la gorge et la moitié antérieure de son ventre sont le plus souvent parsemées de taches sombres, denses et délavées, séparées sous la gorge par une bande longitudinale claire et sur la poitrine par une même bande transversale.

Vue de profil, la tête est moins aplatie et pointue que celle de la grenouille agile et la bande longitudinale située au-dessus de la lèvre supérieure se termine brusquement sous l’œil. La tache temporale sombre, caractéristique des grenouilles brunes, est la plupart du temps nettement marquée. Le tympan se trouvant à l’intérieur de cette tache est peu visible, très éloigné de l’œil et de diamètre beaucoup plus petit que celui-ci. En comparaison avec sa taille, les pattes postérieures sont aussi longues que chez la grenouille agile et sont ornées de bandes sombres bien visibles. Les pelotes nuptiales sur les pouces du mâle sont brun foncé. Les grenouilles de Lataste dépassent rarement une taille de 60 mm, les femelles pouvant cependant exceptionnellement atteindre 70 mm. Les mâles sont déjà sexuellement matures avec une taille d’à peine 40 mm.

moeurs

Mœurs

Les habitats terrestres de la grenouille de Lataste sont souvent situés dans un rayon de quelques centaines de mètres du plan d’eau, c’est-à-dire à une distance inférieure en moyenne à celle que l’on observe chez la grenouille agile. Des observations indiquent toutefois qu’ils peuvent être situés jusqu’à un kilomètre. On ne possède que peu d’informations sur la migration automnale. Suivant le plan d’eau, des individus peuvent déjà être observés dans l’eau en automne. Ils vont y passer l’hiver et, avec un peu de chance, on pourra déjà entendre leur chant caractéristique. Beaucoup d’animaux ne migrent cependant qu’en février ou même en mars vers leur site de reproduction, ceci souvent avec la grenouille agile. Comme chez celle-ci, les mâles attendent les femelles, qui arrivent plus tard, au fond du plan d’eau.

Assez souvent, on peut observer des grenouilles de Lataste et des grenouilles agiles en attente, mélangés au fond du plan d’eau et chantant simultanément. Lors de l’accouplement, des erreurs ont souvent lieu, mais ces croisements sont voués à l’échec. Le chant de la grenouille de Lataste rappelle un peu le fin miaulement d’un chat. Les cris isolés « êê » sont répétés à un intervalle de quelques secondes et sont émis presque exclusivement sous l’eau. On ne peut les entendre que tout près du plan d’eau. Lorsqu’une femelle saute dans l’eau, un mâle l’agrippe aussitôt et la tient fermement derrière ses pattes postérieures, jusqu’à l’ensemencement de ses pontes. Une femelle produit entre 400 et 1200 œufs et les dépose sous forme de paquets compacts. On distingue ces œufs de ceux des autres grenouilles rousses par leur petite enveloppe gélatineuse mesurant seulement 6 à 7 mm. La femelle fixe les paquets d’oeufs, seuls ou en grappes, à 5-30 cm de profondeur, sur de petites branches ou d’autres parties de plantes. Les petites branches qui s’inclinent dans l’eau depuis la rive semblent être particulièrement favorables. Parfois, plus tard dans la saison, les pontes de grenouilles de Lataste arrivent à remonter à la surface de l’eau. Au sud de la Suisse, la reproduction s’étend sur environ deux mois, de mi-février jusqu’en avril ; dans un plan d’eau donné, elle s’étend rarement sur plus de trois semaines. La ponte atteint un pic durant la première moitié de mars. Alors que les femelles quittent l’eau après y avoir déposé leurs œufs, les mâles y demeurent encore quelque temps. A partir de début avril, on n’observe cependant presque plus d’adultes dans le plan d’eau.

Les larves éclosent après une phase embryonnaire d’environ deux semaines et restent accrochées encore quelques jours à l’enveloppe de la ponte. Une fois leur nageoire caudale entièrement développée, elles sont capables de nager librement.

On peut observer des grenouilles de Lataste fraîchement métamorphosées à partir de début juin. Désormais, ces jeunes individus, mesurant environ 13 à 15 mm de long, sont parés pour la vie terrestre et émigrent vers leur habitat estival. Après un hiver déjà, une partie des mâles participent pour la première fois à la reproduction, alors que pour les femelles, deux hivers sont nécessaires.

repartition

Répartition

Les quelque 250 populations connues de grenouilles de Lataste se concentrent principalement dans la moitié nord de la plaine du Pô. Cette petite aire de répartition s’étend de Turin et Cuneo à l’Ouest, jusqu’en Istrie croate, en passant par la plaine du Pô, la Vénétie, le Frioul et la partie la plus occidentale de la Slovénie.

Au sud de la Suisse, la grenouille de Lataste vit dans la région la plus méridionale du Tessin, dans le Mendrisiotto, au sud de la ligne Rancate-Mendrisio-Balerna. Dans cette région de près de 24 km2, l’espèce est présente partout et est étonnamment dense, comptant 30 populations. Le site de reproduction le plus élevé se trouve directement sur la frontière italo-suisse, près de Pedrinate, à une altitude de 490 m. Il est rare toutefois de rencontrer des individus au-dessus de 300 m.

carte de répartition

protection

Mesures de protection

Ne comptant que 250 populations connues, la grenouille de Lataste fait partie des espèces d’amphibiens les plus rares d’Europe. Comme sa répartition se concentre dans les plaines, qui sont les zones les plus intensivement exploitées par l’Homme, elle est tout particulièrement menacée par la destruction directe de ses sites de reproduction et de ses habitats d’été. C’est ainsi que, dans la plaine du Pô, il ne reste plus que de rares zones alluviales originelles très étendues. De surcroît, l’abaissement de la nappe phréatique a causé en beaucoup d’endroits l’assèchement des habitats terrestres et de reproduction. En Suisse, la grenouille de Lataste a réagi très positivement à la revalorisation de ses habitats. Cette espèce mérite toutefois une attention particulière en raison de son aire de répartition réduite.

En ce qui concerne la protection, la priorité va à la création de nouveaux plans d’eau appropriés, alimentés par la nappe phréatique ou par un ruisseau, ainsi qu’au remplacement des plantations de peupliers et autres monocultures par des peuplements forestiers adaptés à la station. Enfin, la prévention d’un abaissement supplémentaire des nappes phréatiques, ainsi que la promotion d’un réseau d’habitats intacts entre les plans d’eau de reproduction et les forêts sont deux objectifs primordiaux.

habitat

Habitat

Contrairement à la grenouille agile et à la grenouille rousse, la grenouille de Lataste est une espèce caractéristique des plaines étendues de basse altitude, dans des régions ayant une nappe phréatique élevée. Elle peut être ainsi désignée comme une habitante typique des marais et des zones alluviales. La palette de ses sites de reproduction va des flaques aux petites rivières, en passant par les étangs. Dans la plaine du Pô, la grenouille de Lataste occupe également des rizières. Les eaux dormantes sont le plus souvent alimentées par la nappe phréatique. Les plans d’eau à faible courant, comme les fossés, canaux de drainage ainsi que les bras de rivières morts, semblent être les plus favorables. Dans les ruisseaux et les petites rivières, les œufs sont la plupart du temps déposés dans des cuvettes calcaires et dans les parties tranquilles. Dans de tels cours d’eau, la concurrence avec les poissons est souvent trop importante. La grenouille de Lataste se reproduit aussi bien dans des eaux exposées au soleil que dans des eaux ombragées.

Les habitats terrestres favorables à la grenouille de Lataste sont les forêts alluviales et les autres types de forêts humides à fraîches. Caractéristiques des plaines, les forêts mixtes de chênes et de charmes, claires, chaudes et fraîches, ayant une dense végétation herbacée, semblent très bien convenir. On trouve aussi ces forêts au Tessin, auxquelles on peut ajouter les forêts de châtaigniers, les forêts de frênes et d’aulnes et les charmaies. Les forêts (alluviales) originelles n’étant plus présentes que dans de rares régions, la grenouille de Lataste colonise souvent des habitats de substitution. Ainsi, dans la plaine du Pô, elle occupe parfois certaines plantations de peupliers, celles-ci devant être suffisamment structurées et humides. Au sud de la Suisse, elle vit aussi dans des forêts dominées par le robinier faux-acacia. Des recherches approfondies sur sa répartition dans les habitats d’été font cependant défaut.

Documents

75 Jahre galt er in der Schweiz als verschollen, bis er 1981 vom Berner Amphibienforscher Kurt Grossenbacher (67) im Südtessin wieder entdeckt wurde: Der Italienische Springfrosch. Um dessen Fortbestand zu sichern, streifen seit 25 Jahren Freiwillige während der Laichzeit an den Wochenenden durch diese Feuchtgebiete und zählen die Laichballen. Der Italienische Springfrosch (Rana latastei) ist damit die einzige Amphibienart der Schweiz, bei der der gesamte Bestand über eine so lange Zeitspanne durch Freiwillige überwacht wird.